mercredi 12 novembre 2025

Frankenstein, Guillermo Del Toro, 2025,vu par Céline

 La lecture de "Frankenstein" de Mary Shelley m'avait touchée au plus profond. 

Le film m'a donné envie de m'y replonger pour y retrouver le fantastique mélange entre drâme et épouvante que je n'ai pas reconnu dans l'œuvre de Guillermo de Toro. 

Superbe par ailleurs. 

Costumes et décors sont impressionnants. Elisabeth flotte telle un papillon dans ses robes aux camaïeux de vert émeraude rivalisants avec les toilettes les plus improbables des princesses de contes de fées. 

La Tour Laboratoire que Frankenstein demande à son jeune frère de préparer à ses expériences est digne des décors de Harry Potter. Un peu trop Disney à mon goût cependant. Les diodes gigantesques créées pour recueillir et transformer l'énergie des éclairs en électricité foudroyante et divine sont assez convaincantes mais détonnent un peu par leur aspect "capsules de l'espace" . Les décors du bâteau capturé par les glaces polaires et son équipage nous transportent dans des voyages épiques de Jules Verne.

 Les scènes de refuge e


t d'attaques de loups sauvages dans la forêt mêlent contes nordiques et héroïque fantasy. Parenthèse savoureuse. 

Mais l'épouvante est remplacée par la romance. Le "monstre" qui comme on le sait est moins monstre que son créateur Victor Frankenstein, devient de moins en moins terrifiant, s'il l'a été à un seul moment. Il est de plus en plus beau même, avec un maquillage qui fait penser à ceux des populations punk ou New âge, qui n'ont rien de révulsants. Elisabeth en tombe éperdument amoureuse à l'instant où elle le voit, séduite par son côté fragile de bestiole capturée à étudier, ce dont elle n'a pas conscience, et par la pureté de son cœur qu'elle reconnaît immédiatement. 

Victor vit pour elle une véritable romance également. Il délaisse ses recherches pour tenter de la conquérir, se trouve giflé par le cinglant regard de la jeune femme fine, forte perspicace, et intelligente qui l'a attiré finalement dans sa toile. 

L'humanité de Victor se retrouve dans ses faiblesses: l'accueil chaleureux et protecteur qu'il offre à son jeune frère William prendra vite des airs de manipulation, de profit, voire de réelle  indifference.

Un film de grand spectacle, à l'esthétique réussie, aux jeux d'acteurs et actrice investis et justes. L'angoissante et poignante écriture de Mary Shelley m'a vraiment manquée. 

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