jeudi 25 septembre 2025

Eric a vu: "Une Bataille après l'autre", de Paul Thomas ANDERSON (2025).

Au Silencio, on voit des films😊,
 et parfois, on les aime tellement qu'on a envie
 de partager nos émotions!

 😍Aujourd'hui c'est Eric 
qui vous offre son coup de cœur!💖


🎬"Une bataille après l'autre", 
sera très certainement l'un des
 meilleurs films de l'année 2025.
C'est une œuvre audacieuse et complexe
 qui mélange les genres 
(thriller, comédie, drame sociétal)
 et qui aborde des thèmes variés 
tels que la politique américaine, 
les inégalités sociales 
et la division du pays. 
Paul Thomas Anderson a créé un récit
 à la fois violent et drôle 
mais qui dresse aussi un portrait 
d'une société fragmentée. 
Quel talent que de savoir mélanger tout cela
 en rendant le spectacle captivant!
 
Son casting est exceptionnel 
avec des performances d'acteurs remarquables,
 en particulier celles de Leonardo DiCaprio 
dans un rôle d'un homme détruit 
physiquement et émotionnellement,
 et de Sean Penn 
qui incarne un colonel 
avec une frustration existentielle.
 Ce dernier est un vrai pilier du film
 et rend le personnage tellement drôle,
 inquiétant et représentatif 
(même si on est dans la caricature)
 d'une part de la société américaine.

Paul thomas Anderson fait preuve 
de sa rigueur habituelle à la mise en scène,
 construisant un récit en trois actes distincts.
 La durée du film, près de 3 heures, 
n'est en rien gênante, 
on ne voit vraiment pas le temps passer. 

Alors que du positif dans ce film? 
S'il fallait changer certaines choses,
 je reverrais la bande son 
d'accompagnement des scènes d'actions
 que j'ai trouvée trop lourde et omniprésente.
 On peut aussi se demander
 pourquoi avoir choisi de 
prendre le ton du cinéma américain
 des années 1960 et 1970
 (il ne me semble pas que le film soit daté).
Paul Thomas Anderson surprend 
en tournant un film d'action à la Tarantino, 
ce qui confirme son statut
 d'un des plus grands réalisateurs de sa génération.

Eric




mardi 23 septembre 2025

Cycle "Animation" Valse avec Bachir, Ari Folman, 2008- Le France 18 septembre 2025


C'est enfin la rentrée officielle pour notre ciné-club et pour cela nous débutons un nouveau cycle : " Animation ".

 Différents animés vous seront ainsi proposés au cours des prochains mois. Mais attention, "animé" ne signifie pas automatiquement "tout public".  Certaines séances ne seront pas accessibles aux jeunes spectateurs, et seront même déconseillées aux personnes sensibles. Nous vous invitons à vous joindre à nous en public averti.

 En projection d'ouverture, un film autobiographique: " Valse avec Bachir " d'Ari Folmanscénariste et réalisateur israélien. 

Reconnu comme un chef d'œuvre à l'échelle mondiale, il doit être vu en connaissance de cause. En tant que témoignage. Pour son audace, sa réalité, son message. Pour son travail plastique aussi, on ne choisit pas l'animation par hasard: elle permet un certain langage.
C'est un film fort, sur la guerre du Liban et les traumatismes engendrés par cette tragédie chez des soldats israéliens. On ne ressort pas indemne d'un conflit d'une telle violence quelque soit la place qu'on y occupait.
Un film que l'on pourrait qualifier d'essentiel dans le contexte actuel.
La guerre, la "valse" entre cauchemars et réalité, et le retour aux images du réel peuvent être très perturbants. Rappelons que l'âge légal et conseillé est de 15 ans.

"Film remarquable, graphiquement superbe, bande son percutante, une intensité incroyable, sur un sujet très difficile, un moment très fort. On en ressort secoué." (Jean)

Laurent Le Forestier, comme à son habitude, a permis un décryptage très pointu du film. Il a mené les échanges selon deux axes plus particuliers: le documentaire d'animation, et le titre même "Valse avec Bachir". 

I. Synopsis:

 Ari Folman, est ramené à des événements traumatisants, le massacre de Sabra et Chatila (Beyrouth, 1982), qu'il a vécu mais qu'il a complètement occulté de sa mémoire.
Réalisateur, israélien, il part alors en quête de souvenirs, de réalité, enchaînant les entretiens qui l'aideront à retrouver la vérité, et la reconstruction.

II. Le documentaire d'animation

Ce film autobiographique est un documentaire réalisé sous forme d'animé. Le documentaire d'animation existait depuis 1918, ("Naufrage du Lusitania", Winsor McCay) mais "Valse avec Bachir" lui permit d'être popularisé, et amené au rang de film d'art.
Sorti en 2008, il était le reflet direct de la Guerre de Gaza  de 2008-2009, dite "Opération Plomb Durci". Certains le voyaient comme un acte de résistance, d'autres comme un film de propagande. Il était avant tout le besoin de Ari Folman de témoigner du traumatisme d'une guerre sur les soldats qu'on y envoie. Son besoin de reconstruire le puzzle de sa mémoire à partir de multiples entretiens.
« J’avais simplement effacé cette période de mon présent. » découvrit Ari Folman lorsqu'il entra en analyse pour ne plus être réserviste.

Pour réaliser son film, sa quête, Ari Folman n'a pas été autorisé par tous ses témoins à les filmer, à diffuser ne serait-ce que le son de leurs voix. Les dessiner, oui; donner une image d'eux qui ne leur ressemble pas, oui; transmettre leurs paroles, oui. Ils ont accepté. Comme seulement lui accordent ceux qui n'avaient pas oublié l'horreur. Les autres voulaient fouiller aussi, démêler le faux du vrai, le cauchemar de la réalité, l'hallucination de la vérité. Ils voulaient exorciser. Quelque soit la forme. Ils se livraient, et Ari rendrait compte selon ses choix de réalisateur.
L'animation répondait ainsi à une exigence de certaines de ses sources. Mais elle se révélait aussi le moyen de montrer la valse des tourments dus à un traumatisme. Du cauchemar à la vision hallucinée, du souvenir à la réalité, qu'en est-il? Comment savoir si ce qui nous revient en mémoire n'est pas une construction de notre esprit? Un véritable vertige comme l'accompagne une valse;

« Pour moi c’était la seule façon de raconter cette histoire qui serait forcément surréaliste, puisque toutes les guerres sont surréalistes et absurdes. C’est une histoire de mémoire et de souvenirs enfouis, d’hallucinations, de rêves… Pour moi, il n’y avait pas mieux que le cinéma d’animation. »  «Avec "Valse avec Bachir", le documentaire d'animation est porté au rang de film d'art, avec le soutien d'Arte»Ari Folman.

Surréalisme des couleurs, qui jouent souvent sur la bichromie (orange/ noir, bleu/noir, vert/ noir, jaune/noir ); surréalisme des échelles de plans, des proportions, des contrastes de mouvements des personnages les uns par rapport aux autres. On pense aux interventions de Dali dans certains films de Buñuel ou de Hitchcock. Surréalisme d'un état hallucinatoire. Se jumelant à un sentiment de très grande réalité (tressautements lorsque la scène se déroule à bord d'un char...) qui affirme le genre documentaire. Le style d'animation choisi utilise des codes de réalisation filmique, dont on n'a pas à se préoccuper en animation: les jeux de profondeur de champ notamment, les travellings, les trans-trav sont autant de contraintes visuelles avec lesquelles Ari Folman n'aurait pas eu besoin de composer en utilisant le dessin animé. Pourtant, il "filme" avec "ses" dessins comme avec une caméra. La scène d'ouverture avec les chiens en furie est magistrale dans sa composition: enchaînement des plans, variété de leur type, bichromie, rythme de montage haletant. C'est fulgurant. dès les premières secondes, on est bouleversé, terrorisé, tétanisé. 

 La bande son est également très travaillée. Ari Folman a écrit son scénario en six jours. Isolé dans l'univers rock et martelant de Max Richter. On retrouve la signature du musicien dans cette bande son percutante. Les bruitages sont très évocateurs, très présents. Ils résonnent dans nos têtes, trahissent la moindre présence, envahissent le ciel et la terre de bombardements, de moteurs, de lancements de projectiles... Un des personnages le dit: on attend le bruit de la bombe qui siffle dans les airs, on l'entend plus, plus que son explosion...
Les bandes sonores des entretiens font prendre conscience à quel point le film est un documentaire, et non une fiction. Et les gestes des personnages qui les disent ont plus de réalisme que n'importe quel film en prises de vues réelles aurait pu obtenir de ses comédiens. 
Et puis le silence aussi... Le silence des femmes que les trois jeunes soldats voient en sortant de la mer, ce silence qui hurle à la mort sur les images de fin, où la mémoire retrouvée se permet enfin de pleurer.

III. "Valse avec Bachir", titre qui donne à réfléchir:

 Le massacre de Sabra et Chatila a été commandité par les milices chrétiennes des phalangistes suite à l'assassinat de leur dirigeant, le président libanais Bachir Gemayel, tout juste élu. Par les phalangistes donc, et par les soldats libanais. La mort de Gemayel, assassiné par un syrien, a été un déclencheur du massacre de ces civils réfugiés.  

Les jeunes soldats envoyés sur le front comme Ari à ce moment là sont pris à la fois dans le vertige de la violence d'une guerre, et dans celui d'un climat politique perturbé.
La scène-titre du film lors de laquelle Frenkel, un soldat israélien, se met à tourner avec un MAG et à tirer en toutes directions est forte de sens. C'est une métaphore de la folie des soldats tombés dans un engrenage. On leur a appris à tirer, tirer, tirer, sans réfléchir. Pour tuer. Pour anéantir. Pour défendre. Pour se protéger aussi. Alors ils tirent. Il tire. Le soldat s'en prend à l'absurdité de la guerre. Il tourne et tourne à en perdre la tête. Il tourne, rythmé par les percussions de son arme aveugle. Perte totale de la notion du temps et de l'espace. Comme dans une valse. Une valse comme une sorte de spectacle pervers, un côté cynique, ironique envers Bachir. Les balles n'épargnent pas son portrait. Elles n'épargnent rien ni personne. On dit bien "valser à en perdre la tête"... 
"Valse avec Bachir" est un jeu dangereux. Une danse de la vie avec la mort. Le film peut être vu comme une provocation. Un jeu dangereux pour Folman.

Quelqu'un dans la salle fait remarquer que la valse fait référence à Vienne , à l'Autriche et donc que le titre permet un parallèle avec la seconde guerre mondiale, qui, on l'apprend au cours de la quête de Ari, est à l'origine de son amnésie. La guerre du Liban qu'il est en train de "re-vivre" fait remonter en lui des traumatismes de la deuxième guerre mondiale dont ses parents ont été victimes. "Valse avec Bachir", c'est une valse avec la guerre, entre les guerres, un étourdissement de toutes les violences, un vertige, un malaise déchirant réveillé par ce portrait de sang. Le portrait de Bachir. Une danse avec la mort, puisque Bachir est déjà mort.  Le soldat a-t-il vraiment dansé avec son arme sur cet espace scénique improvisé, devant des yeux éberlués, des corps tétanisés? C'est ce qu'a vu le journaliste. "Je le vois danser", dit-il à Ari. "Je ne sais pas si ça a duré une seconde ou une éternité." Et l'image nous montre cette scène que le journaliste traverse comme un somnambule. Surréalisme. Séquence réelle ou hallucinée? On est dans la vision subjective de Ari. C'est tout le propos du film. Un documentaire sur la difficulté à vivre avec un traumatisme. Véritable décalage, entre ce qui est dit et montré. Opposition des rythmes. Ambiguïté entre réalité et souvenirs. Force de l'animation. 

IV. Ce qu'on entend, et ce qu'on voit, une mémoire en reconstruction.

D'autres séquences montrent le traitement de la mémoire qui "se défile". Et se reconstruit.

Ari revient en permission. Il entre dans un dancing. Ce sont ses souvenirs qui remontent à la surface que l'on voit à l'image: il observe son ancienne petite-amie qu'il voudrait reconquérir. On voit Boaz qui regarde aussi la jeune femme. Dans son souvenir. C'est donc que Ari savait que son ami était amoureux de la même femme que lui. Or, dans l'entretien que l'on entend, il dit ne jamais l'avoir su. Son inconscient le sait, mais sa mémoire a refusé de le retenir. Cette séquence n'aurait pas eu besoin de l'animation pour raisons techniques de rendu onirique. Mais elle y ajoute une dimension hallucinatoire très forte, incontrôlable. 

Ari échange avec son ami psychologue. ""Ces fusées, tu les as tirées!" Ari lui répond qu'il ne le sait plus, pourtant on le voit faire. Ici encore, une mise en images permet de montrer ce dont n'ose pas se souvenir Ari. Il a aidé au massacre de Sabra et Chatila, en permettant aux phalangistes chrétiens (dont était Bachir) et aux soldats libanais (dont était Ari) de repérer leurs cibles, des réfugiés palestiniens. 
Il est question de responsabilité individuelle. Ari se sent responsable. Dans la position du nazi de la seconde guerre. Et il n'a pas assumé sa responsabilité. 

Ces épisodes ont un côté surréaliste et halluciné qui justifiait pleinement le traitement par animation.

V. La mer


Dans la symbolique psychanalytique, la mer représente la peur. La peur ici de tout ce qui est en lien avec la guerre bien sûr, la peur de l'inconnu, notamment, la peur de l'abandon, la peur de la mort...

Ces jeunes hommes sont dans la mer qu'ils ont comme à traverser pour atteindre;;; ne serait-ce que l'âge adulte. Comme tout adolescent. Mais, eux, le connaîtront-ils? Cette mer qui semble calme et dorée est une des peurs les plus insurmontables.  
 Les jeunes garçons flottent immobiles dans la mer. Comme morts. Ils sortent de la mer. Zombies. Spectres. Morts-vivants. Ils voient des femmes, des mères dont ils s'approchent mais qu'ils n'entendent pas. C'est une séquence qui est reprise plusieurs fois dans le film. Jusqu'au moment où les voix des femmes seront audibles. Leurs voix déchirées s'échapperont de l'image réelle à la fin du film.

Carmi est abandonné par son bateau, peur de l'abandon, et traverse la mer , lutte contre la peur, pour être ensuite sauvé par son équipage. Il a traversé la peur "à bord" d'un corps de femme, immense, d'un bleu hallucinogène.. et trouve un refuge dans le contingent.

Des peurs qui valsent aussi entre la vie et la mort. La valse, encore.
A 19 ans, on s'intéresse à la musique, aux copains, à l'amour. Et soudain on vous somme "tire! tire! tire!", et le bateau chavire. 


IV. L'animation, un langage pour des émotions complexes


Ari Folman a retrouvé la mémoire. Une mémoire. qu'il a maillé de celle de 9 autres témoignages. Des images qui se sont livrées, révélées, et qui prennent force de leur effet choral. Qui prennent sens et vérité. 
La guerre tue. Des victimes physiques. Mais tue aussi des mémoires, des esprits.

Le documentaire d'animation prend sens. 

Notre prochaine séance présentera "Mary et Max" de Adam Elliot, l'histoire d'une relation épistolaire entre une enfant solitaire et disgracieuse et un homme atteint du syndrome d'Asperger. Rencontre de deux solitudes, de deux personnes "différentes". Un autre type de sujet qui se prête si bien à l'animation. Ne le manquez pas!



mardi 9 septembre 2025

Audioblog: Rencontre avec Philippe Martin, producteur de la société "Les Films Pelléas"


Philippe Martin

Activités: 
  • Producteur délégué,
  • Directeur général, 
  • producteur associé, 
  • Producteur exécutif,                     
  • Coproducteur, 
  • Directeur de production, 
  • Producteur

Fonction:
  • Directeur général à  Les Films Pelléas                     
Secteur:
  • Cinéma


    Né à Evian, Philippe Martin sait très tôt qu'il veut travailler dans le cinéma.

Comme Aznavour,
"à 18 ans, [il] quitte sa province,
bien décidé à empoigner [Paris]".
Le cœur léger et le bagage mince,
[il sait une chose, le ciné c'est sa vie!]"

Depuis, les manivelles ont tourné, et aujourd'hui, il est à la tête de sa propre société de production "Les Films Pelléas", qui a déjà conduit "Anatomie d'une chute" de Justine Triet à la Palme d'Or en 2023.


Philippe Martin ne se repose pas sur ses lauriers, puisqu'il revient chez lui, présenter au Cinéma Royal son nouveau succès du Festival de Cannes "Un Simple Accident", de Jafar Panahi, Palme d'Or 2025. Une exclusivité réservée au cinéma de son enfance, puisque le film lauréat ne sortira en salle que le 1er octobre 2025. Merci Philippe!



    A l'occasion de cette projection, le Silencio-Club-Ciné a reçu Philippe Martin, dans les locaux de Good Morning Evian (4 avenue de Noailles, à Evian).

L'entretien ainsi recueilli dévoile son parcours d'Evian au Films Pelléas, son métier de producteur de cinéma et son aventure avec Jafar Panahi.

Il est à écouter en suivant ce lien:

Philippe Martin, d'Evian à la Palme d'Or, un producteur passionné

Pour illustrer ce podcast, "Silence On Tourne" a choisi d'utiliser la bande originale du film.

"Nahang" - Ebrahim Monsefi
"Ow Ow Ow Ow" - Sadegh Booghi

    Le site Cinezik en analyse l'usage dans "Un Simple Accident": "Jafar Panahi dépeint la soif de vengeance d'un mécanicien automobile qui croit reconnaître en un père de famille l'un de ses anciens tortionnaires. Cette obsession le plonge dans une spirale infernale à bord de son van. En ouverture, deux titres festifs des artistes iraniens Ebrahim Monsefi et Sadegh Booghi résonnent dans la voiture familiale, juste avant le fameux simple accident qui privera le film de musique jusqu'au dénouement." [© Texte : Cinezik]


Quelles notes pouvaient le mieux habiller cet entretien?




Evénement au Musée Piccot pour une nouvelle saison du Silencio!



 



Monsieur Philippe Piccot a une nouvelle fois accueilli Le Silencio à une séance conviviale dans son Musée du Cinéma, à Douvaine.




M. Piccot présente son univers.

Après de joyeuses et gourmandes retrouvailles dans son jardin, une visite toujours aussi enjouée de sa "Caverne d'Ali Ciné", Monsieur Piccot nous avait préparé une jolie surprise: un court-métrage savoureux, montage de clins d'œil, de références multiples au cinéma, intitulé avec humour "l'Histoire de la Bande-Annonce". Un réel plaisir de voir défiler tous ces visages d'actrices et d'acteurs tant aimés, de reconnaître dialogues, scènes-cultes, grands noms de la technique et de la mise en scène... Merci!


Quelques trésors

Un distributeur de tickets


Des lanternes magiques



Un praxinoscope



Un colleuse de pellicule



M. Piccot au cœur de ses projecteurs et de ses affiches


Et maintenant, que le Grand Film commence!


Le Film de la Soirée!


Transamerica Express (1976) de Arthur Hiller

avec Gene Wilder, Jill Clayburgh, Richard Pryor,  Patrick Mc.Goohan, et Ned Beatty, pour ne citer qu'eux.

Genre: Policier? Film d'action? Romance? Film catastrophe? Comédie? On voyage à bord de ce train d'un genre à l'autre, à grande vitesse. 

Gene Wilder campe George Caldwell, personnage bien ordinaire d'un éditeur ayant choisi la voie ferroviaire pour pouvoir traverser les Etats-Unis dans le calme et le repos. Mais ce voyage d'affaires va valser de genre en genre avec une aisance vertigineuse. Un film de train, bien sûr auquel nous avions pensé d'ailleurs pour notre cycle éponyme. Mais qui commence comme une romance de série B, flirte avec le comique "De Funès" ou "Pierre Richard" (Gene Wylder en a la silhouette, mais n'est jamais ridicule!), enchaîne avec le policier "à la Hitchcock" très vite (un simple quidam qui devient un héros malgré lui!), le slapstick prend la suite  avec des chutes de train repétitives, dont Caldwell ressort toujours indemne, pour remonter, systématiquement et avec une facilité déconcertante, dans cette machine infernale. Une scène de transition savoureuse chez une fermière perdue dans le désert qui met notre "aventurier" à la traite des vaches tandis qu'elle va revêtir son costume de pilote d'avion! On frise l'absurde, la science-fiction! C'est simplement la vie. Ou ça peut l'être.  Et c'est drôle! 

Petit entracte, changement de bobine... On prend l'air, on échange, on papote... 

Simon distribue les glaces 😋, panière de l'ouvreur autour du cou. 

(Il a fallu remplacer Alexandra au pied levé!)

Et c'est reparti!

Film d'action, (que de cascades!) humoristique (avec des policiers stupides), film catastrophe, (rarement une scène de train entrant à pleine vitesse dans une gare qu'elle fait exploser de toute part n'a été si impressionnante. Dire que les spectateurs avaient peur de l'arrivée d'un train en gare de la Ciotat!)... et les extra-terrestres alors? Non, ils auraient tout gâché. Tout reste plausible ici, même tiré par les cheveux!

Dans le genre fantastique, on a quand même le personnage joué par Richard Kiel, (Reace), ce géant aux "dents d'acier", semblant sorti de Frankenstein, et à qui on redonnera le même rôle dans deux James Bond (L'espion qui m'aimait-1977 et Moonraker-1979). A dire vrai, ça n'a rien de fantastique, mis à part cet "appareil dentaire" un peu artisanal, le pauvre Reace (il est tué avec un harpon !) était juste plus grand que la norme, et devait avoir très mal aux dents!

La condition des hommes noirs est traitée avec ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui de la bienveillance maladroite . Ils sont tous bien gentils, serviables, intelligents etc. mais ils doivent rester à "leur place", subalterne bien sûr. Le grimage de George Caldwell à grandes tartinades de cirage, la démarche stéréotypée que les noirs eux-mêmes lui somment d'adopter... (on reconnait celle de Huggy-Les-Bons-Tuyaux dans Starsky et Hutch seraient des choix de mise en scène très difficiles à accepter! Mais à l'époque, donner à ces acteurs des rôles d'êtres sensés, voire humains, devait montrer déjà une grande ouverture d'esprit!

On peut remarquer d'ailleurs le début des duos blanc/noir: Caldwell sympathise plus que tout avec Grover Muldoon (Richard Pryor), celui-ci venant à son secours au péril de sa vie et le duo se séparant avec une tendre émotion. On pense à l'Arme Fatale (Mel Gibson/ Danny Glover), Seven (Brad Pitt/ Morgan Freeman), Men in Black (Tommy Lee Jones/ Will Smith) et tant d'autres!



"La lumière revient déjà
Et le film est terminé
Jean annonce la saison
Et Jean-Pierre la discussion
Il nous donne quelques clés
Emotions à partager
Pour certaines souvenirs d'hier
Et pour d'autres découvertes.

Car c'était la première séance, c'était la première séquence, d'une nouvelle saison de ciné"

Bye-Bye!


Le musée du Cinéma de Philippe Piccot est ouvert à tous!

Il suffit de téléphoner pour prendre rendez-vous!